Jodhpur, 2ème ville du Rajasthan après Jaipur (que nous ne visiterons pas), compte 3 millions d'habitants. Ses façades peintes en bleu donnent une personnalité toute singulière à la ville que l'on surnomme "la cité bleue". On lit tantôt que la couleur bleue est celle des rois, tantôt que c'est pour repousser les moustiques. Ils ne vénèrent pourtant pas le roi Mosquito !
A la sortie du long, périlleux (ils roulent comme des fous) et pénible trajet en bus Udaipur - Jodhpur (7h, 180 Rp pp), nous suivons exceptionnellement un rabatteur d'hôtel.
Au préalable, Amande a négocié le tuktuk de 50 à 30 Rp sachant qu'il est demandé aux autres touristes juste à côté 100 Rp ! Nous logeons à la guesthouse Ku-Ku, dans la vielle ville (300 Rp la chambre double). La vieille ville est cernée de remparts et s'étale autour de la colline du fort.
Bien qu'étendue, elle retrouve un esprit de village au milieu de ses millions d'habitants. On apprécie de se promener au hasard des rues du bazar/marché Sardar autour de la Clock Tower.
Par deux fois Mathieu doit saisir les cornes d'une vache pour ne pas se faire empaler. Moins touristique qu'Udaipur, le lieu nous semble plus authentique. Amande y retrouve le plaisir de visiter et découvrir. Une conversation en français sur skype avec la mère de Mathieu lui a permis de mettre des mots sur son mal-être et du coup de se sentir mieux. Merci Catherine pour cette écoute et le temps accordé .
Vue sur le fort depuis le restaurant sur le toit de la guesthouse, c'est la star de la ville. On s'y rend (10 min à pied) pour y passer un après-midi. Bonne idée car le soleil cogne dur, trop pour Mathieu qui est un peu assommé. Le lieu nous apparait magique, immense, de nombreuses cours toutes différentes, des escaliers et des remparts... Le tout nous est expliqué par un audio-guide en français (300 Rp pp entrée comprise + 100 Rp pour l'appareil photo). On apprend beaucoup sur le statut du Maharadja, des femmes de la cour, des castes, sati (veuves qui s'immolent sur le bucher de leur époux défunt)... Les pics de 10-15 cm que nous avons observés sur les portes à 2 ou 3 m de hauteur sont là pour empêcher de défoncer la porte... avec des éléphants !
Le deuxième jour, nous nous sommes rendus à la ville de Mandore, 9 km au Nord de Jodhpur. C'est en fait l'ancienne ville qui a donné naissance à Jodhpur. Nous avons fait la route aller à pied, le matin avant les grosses chaleurs. Sans carte, nous demandons souvent notre chemin.
Les indiens auxquels nous nous adressons sont toujours très fiers et demandent parfois à être pris en photo...
Vu le trajet parcouru au final, il y a surement au moins une personne qui nous a indiqué la route sans la connaitre. Les Indiens ne répondent jamais par la négation ; ils préfèrent inventer une réponse plutôt que dire qu'ils ne savent pas...
Sur le chemin, on traverse une zone transformée en immense carrière de pierre rose. Les bulldozers côtoient les camions et... les charrettes tractées par dromadaire.
Une équipe qui transportait de gros blocs à 4 personnes au moyen de bambous et de cordes.
On fera finalement une partie du trajet sur une de ces charrettes. Les chameliers ne parlent pas anglais. Ils sont fiers de nous promener et que les autres Indiens les interpellent. Le chargement avance à la vitesse d'un piéton. Arrivés en haut d'une montée, ils s'arrêtent et lancent à l'arrière de la charrette un pneu relié par une chaine. Une ancre ? Ils ajoutent 4 grosses pierres du chargement sur le pneu. Nous voici donc équipés d'un frein pour la descente à venir !
La descente est délicate et nous devenons prioritaires sur les autres véhicules, roulant tantôt à gauche, tantôt à droite fonction de l'état de la route. Pour rappel, en Inde on roule à gauche, tout comme en Australie, à Singapour, en Indonésie et en Thaïlande.
Autre visite imprévue sur le chemin : une forge qui fait des marteaux dans un raffus terrible (3 travailleurs).
Mandore quant à elle est sympathique pour son jardin qui valorise les édifices historiques (entrée gratuite).
On tente pour la première fois de boire à une fontaine dite potable. Ouf, on n'a pas été malade. A ce sujet, après presque deux semaines, Amande se remet enfin de son angine. Au fait, pour ceux qui demandaient si son tatouage au henné était définitif, non, le henné c'est du temporaire. C'est d'ailleurs déjà fini...
Au quotidien, Amande mange des fruits ou légumes trouvés sur le marché. Ils sont très peu savoureux. Petit à petit, elle s'aventure à tester les produits locaux mais sans frigo ni cuisine, ce n'est pas toujours évident de concocter des repas. De son côté, Mathieu, qui n'a aucun problème avec les plats arrosés d'huile, mange principalement en resto pour environ 2$ par repas. Paneer (fromage d'ici), dal (lentilles), thali, chapati et naan (galettes cuites)... C'est varié mais les cartes des restos sont rarement approvisionnées. Il faut donc souvent demander ce qui est dispo. Il essaie parfois les samosas ou autres casses-dalle frits vendus en bouibouis. C'est pas cher, certes, mais pas terrible, cuisiné dans encore plus de saleté, qu'en resto et servi dans du papier journal. Bof. Lorsqu'il y a de la vaisselle, tout est en inox verre y compris : on n'aime pas trop.
Enfin, pour finir de brosser le portrait de Jodhpur, il faut parler des enfants. Lorsque l'on passe dans une rue où se trouvent des enfants, c'est très vite l'attroupement autour de nous. Ils quémendent une photo, quelques roupies... Ils crient, pincent, tirent les bras pour en arriver en groupe à une certaine hystérie et parfois de l'agressivité. Amande s'en méfie maintenant comme Mathieu des vaches !
En Inde, toutes les pièces ont une myriade d'interrupteurs. Ici, pour exemple, dans notre chambre, pas moins de 20 interrupteurs. Certains commandent différentes lumières, d'autres le ventilateur, d'autres des prises électriques, et beaucoup rien du tout...