John nous dépose à Beaudesert, à 80 km de Brisbane. Le stop est difficile. On comprendra mieux pourquoi lorsque des policiers nous abordent. Nous sommes dans le Queensland et contrairement au New South Wales le stop en bord de route est illégal. Ils fermeront les yeux pour cette fois. Bon on fait quoi du coup ? Ben on continue... Nous atteindrons péniblement Brisbane. Retour à la ville ! Du centre, on prend le train pour retrouver Lauren et Sky nos hôtes couchsurfers.

Sky a passé un an en France en 2006. Il a de nombreuses facilités pour les langues et parle très bien le français.  Lauren est très prévenante. Couple fraîchement marié, ils sont très agréables.

Nous voici donc en ville. Grande ville mais plus humaine que Sydney. Amande qui préfère la nature s’inquiète de savoir comment elle va pouvoir respirer en milieu urbain à côté de toute cette circulation et consommation.

Lauren et Sky nous ont offert un cocon en nous recevant : confort, Internet, pc, imprimante. Nous comptions préparer depuis chez eux nos débuts en Asie. Ce fut idéal. Chacun sur un pc, nous avons bien avancé.

• Où et quand fera-t-on le visa pour l’Inde ?
• Où et quand fera-t-on le visa pour la Birmanie ?
• Où et quand fera-t-on le visa pour la Thaïlande ?
• Où et quand fera-t-on le visa pour la Vietnam ?
• Dans quel ordre visitera-t-on les pays ?
• Quels vols prendra-t-on ? Eh oui, des lignes ont disparu, les visas se compliquent… Le voyage nécessite de se tenir au courant et de s’adapter en permanence.
• Que fera-t-on en Indonésie ? On va essayer si possible de séjourner un peu plus longtemps dans chaque lieu et donc limiter le nombre d’endroits visités. Cela limitera les jours passés en déplacement et nous permettra de mieux gérer la fatigue accumulée depuis 6 mois.
• Que fera-t-on en Inde ? Diverses rencontres font que nous avons envie de rallonger notre séjour en Inde au dépend de l’Indonésie.
• Que fera-t-on en Malaisie ? Comment découper ce pays qui s’avèrera être une plaque tournante de nos vols en Asie. Plusieurs passages à prévoir dans les environs.
• Où dormir en Indonésie ? Comment s’y déplacer ?

Les 4 jours à Brisbane nous permettent de répondre à quelques unes de ses interrogations.

Parallèlement à ces recherches, nous avons trouvé un endroit pour qu’Amande sorte de sa cage et prenne le soleil : le parc de Coot-Tha à 1h de vélo. Merci à nos hôtes pour cette facilité de déplacement ! Mathieu ira aussi faire du frisbee ! 

Pendant qu’Amande prend son bol d’air et de nature, Mathieu visite Brisbane à vélo. Très agréable surprise : il y a plein de pistes cyclables totalement à l’écart des rues. Un soleil magnifique de printemps Australien correspondant à un petit été de chez nous. Ca fleure bon les vacances ! La ville est beaucoup plus aérée que Sydney. Elle est très étalée. Son centre s’organise à proximité du fleuve qui la traverse.

Bien que petit, le Parc Roma Street est très bien aménagé. Dans un mouchoir de poche on peut avoir l’impression de se trouver en forêt. Des aménagements de pontons à plusieurs niveaux lui donnent du volume. On y trouve le week-end de nombreux Australiens (Aussies) qui se retrouvent en groupes de 10 à 20 personnes autour d’un barbecue pour n’importe quel prétexte. Le barbecue est indissociable de l’Australie.

Accessible par des passerelles piétonnières, la rive Sud du fleuve est très agréable (South Bank). Jardins, pagodes népalaises, piscines ouvertes à tous et gratuites, plages artificielles… gratuites, musées, pistes cyclables, bars… Ca respire le bon vivre.

Le jardin botanique du centre-ville,… gratuit, est également une réussite. Sensation de paix et de liberté. Les gratte-ciels ne sont pourtant pas loin. On peut les regarder à la façon d’une sculpture dans ce décor très varié mais pour autant harmonieux. Au fond trône le Story Bridge. Cette visite des berges de la ville avait un vrai goût de vacances.

Nous avons profité du dernier jour pour visiter ensemble le grand jardin botanique à l’extérieur de la ville. Demain matin, départ pour Singapour depuis Coolangata, aéroport de Gold Coast à quelques heures au Sud de Brisbane.

Après notre visite de Port Macquarie, nous nous rendons à Sawtell, près de Coffs Harbour. Pendant le stop, Simon et Angie nous ont fait part de leur expérience en Indonésie. L’Indonésie c’est début Septembre pour nous : on est dans la préparation, à l’écoute de tous les avis ! Nous avons préféré Sawtell à Coffs Harbour car c’est plus petit, plus nature et à notre sens plus intéressant. Nous ne sommes pas déçus par ce choix.

Jane et son compagnon Guillaume (un français), nous accueillent chaleureusement dans leur appartement. Jane est très attentionnée, agréable et pleine de bons conseils. Guillaume est couturier à ses heures perdues, spécialiste du barbecue et prévenant. Jane a voyagé en routarde durant 4 ans. On ne s’y trompe pas : elle répond à nos questions basiques de « travellers » avant même que nous ayons eu le temps de les poser. Elle apprend aussi le français. C’est une belle occasion pour elle et Amande de s’améliorer.

Ce Couchsurfing est le premier où nous avons la chance de partager des activités et autant de repas avec nos hôtes. On a l’impression d’être chez des amis, c’est très plaisant.

Jane nous emmène près de chez eux admirer le cap près de la rivière Bonville. Amande y retournera dès son réveil le lendemain matin. L’océan, le soleil, les paysages, le sable dur, les longues plages sont sources d’évasion et de plaisir. Les températures sont plus douces ici, elle se baignera pour la deuxième fois dans l’océan puis dans la piscine malgré l’eau froide.

Nous irons ensemble à « Bongil Bongil National Park ». C’est un merveilleux endroit où la marche est très agréable tantôt en forêt humide, tantôt sur le sable qui borde l’océan.

Ceux sont de tous petits crabes qui font tout ça !

Guillaume nous accompagne à « Emerald beach ». C’est le nom de la plage mais aussi du petit village très beau qui borde la côte quelques kilomètres au nord de Coffs Harbour. Une après-midi très sympa où nous avons pu admirer différents points de vue, des kangourous et même apercevoir quelques dauphins surfant les vagues.

Nous sommes très contents de cette rencontre et de notre petit séjour à Sawtell.

Le stop est difficile sur la portion de route Coonabarabran - Tamworth. Nous ne pouvons plus compter sur les road train : ils doivent emprunter une autre route. Après 1h45, de nombreuses tentatives et animations autres que tendre le pouce, Simon s'arrête. Il fait un détour pour ne pas nos abandonner au milieu de nulle part et nous dépose directement à Tamworth, devant la maison de Kate ! Kate est notre hote couchsurfing. Elle nous attend depuis deux jours avec Grant son ami et Cora sa fille. Nous avons la chance de partager un repas sain et délicieux avec eux : notre premier corned beef. Nous avons apporté pour dessert un cheesecake à la myrtille, là encore une première.
Le lendemain matin, après avoir aidé Grant à emmener une voiture au garage, nous nous armons d'un panneau pour rejoindre Port Macquarie. Simon nous a prévenus que le stop serait difficile car la route est pour ainsi dire juste touristique, très peu de traffic... Et nous constatons tous les jours que les touristes ne prenbent pas les auto-stoppeurs et ils ont même tendance à nous ignorer. Les effraie-t-on !!!???

Malgré tout, la chance est avec nous, et qulle chance ! Après seulement 20 min, Tony nous récupère et il va au même endroit que nous. Cest incroyable, on n'en revient pas ! On avait prévu de galerer : 1,5 L d'eau, une grosse gamelle de pâtes...
Finalement, on aura voyagé à la mode seventeen. Tony a eu un grave accident de voiture, il continue à vivre comme dans les années 70. C'est plutôt fun.
Aujourd'hui la route aura été très sinueuse. Ça change ! On a perdu l'habitude. On aimerait la faire en moto...

Nous quittons Bourke à 10h dans le but de rejoindre Lightning ridge. Le soleil est radieux et doux. Nous marchons une heure.

Bob, 56ans, alias Schtroumpf costaud nous recupere au volant de son road train de 50metres. Le trajet est long, nous roulons en moyenne à 70km/h et les routes sont quasi desertes.

De temps en temps, on apercoit quelques émus et des kangourous écrasés. Nous passerons la journée à rouler, environ 500kms et finalement nous irons avec lui à Moree. Il nous déconseille fortement d'aller à Lightning ridge en mode backpackers, sans point de chute et surtout à cette periode. Actuellement, la bas, c'est la ruée vers l'opale et les gens sont encore plus dingues que d'ordinaire. Cest le lieu privilegié des personnes qui souhaitent se faire oublier. Il y a peu de femmes, les agressions sont courantes et c'est très cher. Mathieu souhaitait allé à Bourke et Lightning ridge pour voir l'outback. En hiver et sans voiture, Amande pensait que c'était faire les choses à moitié, aussi elle est contente de ce changement de plan.

Durant le trajet, nous apprendrons beaucoup sur le pays, les façons de vivre et travailler notamment sur le métier de routiers.

Lorsque Dean nous a déposé dans le centre de Bourke, nous avons eu la sensation d'être au milieu de nulle part : « the back o’ Bourke » !

Bourke n'est pas seulement une ville. Elle est une ligne de démarcation significative entre l'Outback australien et l'Est de l'Australie. C'était un port fluvial où les bateaux à vapeur embarquaient récoltes de fruits et de coton à destination du Victoria et du South Australia. De cet « âge d’or » ne subsistent qu’une vieille jetée de bois, quelques enseignes annoncant « Port of Bourke », et une dette environnementale qui se chiffre en millions de dollars. Pour assurer la navigation du Darling, les colons d’antan n’avaient aucun scrupule à abattre les arbres de la rive pour nourrir leurs chaudières, et déblayer les troncs tombés dans l’eau (« snags ») qui entravaient la circulation…

Nous tournons un peu afin de trouver où passer la nuit. Mathieu proposera un motel à 38$ pp. Amande refuse ! Il y a une guesthouse ! Elle affiche peut être complet, mais il y a sûrement une alternative. Allons voir ! Agréable surprise de constater que le propriétaire a habité 3 ans à St Raphael et Fréjus, et qu'il à de bons restes de français. L'auberge est en effet complète, à moins qu'on est une tente. La nuit serait seulement à 10$ pp, avec accès aux sanitaires et cuisine. Ca tombe bien ! Dean nous en a proposé une si besoin. Il suffit de l'appeler. Mathieu est hésitant et timide et craint de le déranger. Pour Amande, ces deux facteurs réunis sont synonyme d'opportunité à saisir. Un des enseignements qu'elle retire de l'Amérique Centrale : "aide ton prochain quand tu le peux et acceptes l'aide qu'on te propose tout en respectant l'autre."

Mathieu accepte finalement et nous voici à la recherche d'une cabine téléphonique. Mince on a pas assez de "coins" (monnaie) pour téléphoner. Amande suggère d'aller directement chez Dean. Finalement, on récupèrera non seulement la tente mais en plus, on aura droit à une visite de la propriété de Dean dans laquelle on apercevra des kangourous et les 135 eucalyptus.

Kris, le propriétaire de l'auberge nous prête des mousses en guise de matelas et quelques couvertures.

On ne sait pas si on va bien dormir car la tente est faite de "brics et de brocs" : il manque les arceaux principaux ! Néanmoins, cette épisode restera surement dans nos mémoires et Amande se sent plus impliquée. Ces derniers jours, on s'est un peu pris la tête car Mathieu a tendance à tout vouloir gérer et Amande se sent trop effacée dans la prise de décision et l'implication au projet.