Crète en mars

Il y a quelques palmiers mais ce sont les orangers, citronniers, mimosas et eucalyptus qui composent le paysage avec des oliveraies à foison : il y en a partout. Les oliviers poussent ici comme les pins chez nous. Il y en aurait 60 par habitant. Les maisons ont des toits plats, les habitants sont zens et la circulation est quelque peu anarchique. Les routes sont parsemées de petits oratoires en mémoire de victimes d'accidents de la route.

Calimera comme on dit en Crète (et en Grèce en fait) pour bonjour !

Notre Panda Lamborghini

Aéroport de Marignane, le 5 mars, nous prenons le vol Aegean à 10h30 en direction d'Athènes puis un second vol pour Héraklion. 17h30, nous récupérons notre Lamborghini louée via l'agence "The Best" depuis la France (aucune mauvaise surprise).

Sur la route en sortant de l'aéroport, les Montagnes Blanches se font connaître.

Vue au dessus des toits depuis le studio

Nous prenons aussitôt la New National Road vers le village d'Almyrida dans la province de Chania. Nous aurions sans doute mieux fait de prendre l'avion vers Chania plutôt que Héraklion mais, au moment de la réservation de l'avion, nous n'avions pas encore décidé quelle partie de Crète nous irions visiter. C'est que l'île fait 260 km de long tout de même...

Nous avons donc choisi de nous concentrer sur le quart le plus à l'ouest.

Nous avons réservé un studio chez Alkyone avec vue mer.

Soyons honnêtes, la vue s'est transformée en ceci, puis carrément la pluie...

Ce n'est pas encore la saison touristique, la New National Road est peu fréquentée et les routes annexes encore moins. A noter que les routes sont plutôt en bon état bien que la plupart n'ont pas de marquage au sol. Parfois, on rencontre des troupeaux de biquettes.

Il y en a plein et d'ailleurs c'est la principale source de protéine animalière avec le mouton et l'agneau. Il y a quelques volailles aussi mais on retrouve plus de dindons en guise de girouette sur les cheminées. A notre arrivée a Almyrida, les rues sont désertes. On a la chance qu'Alexios soit là pour nous accueillir. Il est chef étoilé Michelin dans le restau d'Alkyone, originaire d'Athènes et a notamment vécu en Suisse et à Saint Tropez. Il nous prépare un dîner en interprétation des recettes traditionnelles crétoises. Nous nous régalons : moules, gambas et daurade pochée, délicieux pour seulement 30€. Il nous offrira même un dessert de de sa composition personnelle à base de potiron, cannelle, mousse de ?, miel et pommes vertes trempées dans du sirop pour qu'on lui dise ce que nous en pensons.
A noter qu'en Crète on facture le couvert et le pain. Le sien, fait maison avec des olives et grillées est une friandise. L'eau du robinet n est pas potable (réflexe de tour du monde). Les toits sont équipés de citernes d'eau permettant l'alimentation en eau chaude via des panneaux solaires. Pour rester sur un domaine écologique, le tri des déchets est rare.

Voici quelques vues à Almyrida :

Bien que les fameuses gorges de Samaria soient fermées à cette saison, sur les conseils d'Alexios, nous décidons d'aller en voir le début sur une Crète d'où nous verrons (aurions dû voir) la côte Nord et la côte Sud de la Crète.

La route nous fera découvrir l'arrière pays mais plus nous approchons, plus le temps se dégrade. Les bords de route ont encore de la neige et la crète se trouve dans les nuages.

Souvenirs d'ascensions de volcans pour finir dans les nuages ! Mais aujourd'hui, pas de lever avant le soleil et c'est la voiture qui nous porte !

En passant, nous avons traversé le plateau d'Omalos qui ne retiendra finalement pas notre attention.

Tant qu'à être au milieu de la Crète, et quelque peu déçus de ne pas en voir plus, nous décidons de continuer la traversée pour nous rendre à Sougia, sur la côte Sud. De là, nous ferons une courte randonnée jusqu'à surplomber le site de Lissos en passant par les gorges du même nom. La nuit vient, il nous faut refaire la traversée Nord Sud.

Le lendemain, nous visitons la presqu'île au Nord de Chania (La Canée).

On commence par chercher un terrain de jeu plat pour qu'Amande s'entraîne pour une course qui suivra juste après notre retour en France. Pas facile de trouver 3km plat en Crète... Mais Mathieu déniche une petite route sur la côte Est de la presqu'île. Nous y parvenons et... patatras..., une enceinte militaire! La route est en plein dedans!

Nous poursuivons par la visite d'un village plus au Nord, Loutraki, puis les monastères Gouvarnetou et Katoliko. Nous descendrons jusqu'à la calanque après un petit passage d'équilibriste sous le pont et nous remonterons trempés jusqu'aux os de la pluie qui s'est déclarée à notre sortie de voiture. Certains vêtements mettront deux jours à sécher. Souvenirs souvenirs...

Fascinant hjnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnncet (ah ça c'est Luna, notre chatte qui marche sur le clavier...). Nous disions donc : fascinant cet olivier centenaire qui a poussé au milieu de la ruine du Monastère Katoliko.

Vous aimez les oliviers ?

Notre troisième jour nous en a montré des centaines dans nos pérégrinations dans les environs de Samonas.

Les panneaux criblés de balles nous rappellent cette originalité Corse. Entre îles méditerranéennes, des ressemblances s'imposent !

Le ciel se couvre, et si on se cachait dans la voiture ?

Au programme, une virée au lac de Kournas (bof bof sans les jeux de lumière par temps gris), une église bateau à Georgioupoli et des tunnels creusés par les crétois sous la contrainte des allemands pendant la seconde guerre mondiale à Kokkino Chorio.

Je crois qu'il pleut vraiment là...

Jour 4, nous visitons les Gorges d'Imbros puis un passage éclair à Hora Sfakion.

Dans notre aller retour dans les gorges, nous ne croiserons qu'un berger et deux cadavres de chèvres. Y'a pas à dire, c'est pas la saison...

Il pleut... C'est peut-être le moment de goûter les plats crétois ! Ben pas si facile hors saison. Tous les établissements sont fermés, tables et chaises empilées à la va vite à l'intérieur des tavernes, comme si les habitants avaient déserté face à une catastrophe (le départ des touristes en fin de saison). Nous imaginons que ça éclot aussi vite que ça semble avoir fermé tous les ans. Les quelques établissements ouverts sont déserts et sombres, au final peu engageants.. l'impression qu'on va nous tomber dessus dès le pas de la porte franchi. Les "fast food" crétois sont plus vivants. On y mange des sortes de Kebab qu'ils appellent des "Giros pitas". Ce qu'ils appellent des Kébab sont en fait des espèces de saucisses.

Allez, on se laisse pas (trop) ramolir par la pluie et dans le pays de "calimera" (bonjour en crétois) on ne va pas faire nos Caliméros.

Nous gardons depuis le début sous le coude le site de Balos et son apparemment magnifique lagon. Mais sous la pluie les couleurs risquent d'être gâchées alors on espère une éclaircie. Nous voici le 5ème et dernier jour dans la province de Chania et il pleut encore au petit matin...

Nous prenons la route vers l'ouest. 1h30 de pluie, les essuie glace bien lancés sur la New National Road.

Arrivés à Kissamoss, la pluie s'arrête et le ciel s'égoutte.

On chausse nos baskets et on trottine jusqu'au col au dessus du lagon de Balos.

Mathieu : "Amande, vite, il y a un trou dans les nuages, on va peut-être voir le lagon éclairé par le soleil".

Nous arrivons au-dessus et le ciel s'ouvre complètement pour nous offrir à nous seuls ce magnifique lagon.

Pour notre dernier jour en Crète nous remettons le cap vers Héraklion.

On fera un détour par Argiroupoli.

Puis Rethimno plus vivant que tous les petits villages visités hors saison pendant notre séjour.

Nous visiterons rapidement la ville puis on se laisse tenter par un resto. Nous n'étions pas encore servis qu'une averse de grêle tombait et faisait sauter tout l'électricité. Près de la fenêtre, nous aurons tout de même pu profiter de notre daurade et poulpe grillés.

Et enfin Héraklion.

Aussi surprenant que cela paraisse, il n'y a quasiment que là que nous avons vu des bateaux !

En résumé, début Mars, on peut tomber sur une semaine TRES pluvieuse.

Nous avons pu voir de très beaux paysages. Les ciels nuageux ont parfois terni des couleurs et d'autres fois donné un arrière plan impressionnant.

Ah, on n'en a pas parlé mais vous les avez vus, les citronniers et les orangers étaient bien garnis. Les oranges excellentes à cette période et très bon marché. En parlant des prix, nous dirions que le carburant est environ 30% plus cher qu'en France et la nourriture 30% moins chère qu'en France.

L'île semble en hibernation en l'absence des touristes.

Nous nous demandons le visage que prend l'île avec l'afflux touristique.

Beaucoup de choses à y faire, mais sans le soleil ça devient vite difficile.

Du coup nous nous sommes bien reposés !

Aperçu grossier de notre itinéraire en Crète