Udaipur, notre première étape au Rajasthan, est surnommée la "Venise de l'Orient". On comprend vite pourquoi ! Cette ville de 390 000 habitants est située en bordure du lac Pichola sur lequel on trouve  un palais de marbre blanc qui donne une idée de ce que pouvait être une vie princière. Edifié au 18 ème siècle comme résidence d'été du Maharadjha, Il a été transformé en hôtel en 1963, sous le nom de "Lake Palace". Il y a aussi un petit palais de marbre inhabité, paraissant flotter sur l'eau.

 

Nous en verrons lors d'une balade autour du lac qui nous a permis d'appréhender les alentours et de rencontrer les locaux hors du cadre touristique de la vieille ville. Inconvénient, les enfants qui font l'aumône. Ils sont très collants et insistants. Pour autant, leur regard et façon de faire démontre une habitude de facilité plutôt qu'une réelle nécessité. Parfois, ils sont même très agressifs : ils pincent fortement et tapent.

 

Amande a une bonne angine et une extinction de voix (faute aux ventilateurs la nuit, probablement). Elle se pose aussi beaucoup de questions quant à ses attentes initiales du Tour du Monde. Coincée dans une grande ville comme Bombay, elle aspire à plus de liberté et d'activités.

Mathieu, de son côté, s’est débarrassé de son infection cutanée, souvenir de fin d’Indonésie. Aujourd’hui, tandis qu’Amande reste à quai pour récupérer, il est parti visiter le village de pêcheurs de Manori.

Ca sonne un peu néo-zélandais mais c’est bien ici à Bombay que ça se passe. 40 min de rickshaw et 5 min de traversée en bateau plus tard, le voici échappé des klaxons omniprésents de la ville pour un petit coin de tranquillité bien surprenant épargné par la mégalopole.

On rencontre parfois la police en blindé dans Bombay

Ce petit village de pêcheurs coloré surprend Mathieu par l’abondance de croix, d’oratoires chrétiens, de chapelle… Ce village est chrétien. Nos hôtes nous apprendront que c’est souvent le cas des villages de pêcheurs en Inde, héritage des portugais.

L’activité première du village est la pêche. En cette heure tardive d’après-midi, les bateaux sont déjà tous rentrés. De grandes quantités de poissons très allongés, une fois ouverts et vidés sèchent à même le goudron de la petite route ou sur des potences à la plage. Ils produisent apparemment aussi des crevettes séchées de toute petite taille. Elles sont étalées sur des surfaces bosselées approximativement cimentées pour le séchage. Entre quelques corbeaux et chiens errants qui se servent, les femmes récoltent les crevettes séchées au balais pour les passer ensuite au tamis.

Plus au Nord du village, en longeant la côte, on quitte la plage sale du village pour des plages plus pittoresques et progressivement monter sur de petites falaises bien vertes. De là, on peu admirer au loin l’imposante pagode de Vipassana qui scintille d’or.

Nous avons profité des commodités à Bombay pour planifier notre séjour en Inde. On n’aime pas trop ça mais si on veut faire les trajets en train, il faut s’y prendre en avance… C’est chose faite : 7 billets de train chacun achetés pour moins de 30 $ pp. Certes, nous devrons prendre quelques bus mais l’essentiel des 3 500 km sera parcouru en train. En s’y prenant un peu en avance, c’est vraiment pas cher ! Pour l’anecdote, le passage quasi officiel pour accéder au bureau de réservation de train à la gare où nous nous rendons : chercher la brèche dans le muret derrière les haricots verts ! Merci Eric de nous avoir indiqué tout ça !

Un site très utile pour les billets de train, tout y est : www.erail.in

Nous avons décidé de nous délester de nos sacs de couchage et autres accessoires dont nous n'avons plus l'utilité dans ces pays. Mine de rien cela représente 2,5 kg pour Amande et 3 kg pour Mathieu.
Pour ce faire, il nous aura fallu deux visites à la Post of India et beaucoup, beaucoup de patience. La première visite aura duré 45' juste pour obtenir les informations dans un décor digne d'un film des années 40.

Vieux ventilos gris en masse qui tournent vite et bruyamment. Des personnes qui s'affairent ou font semblants, d'autres qui ne font rien. Certains écoutent de la musique (ok pas très année 40) pendant que leurs voisins tamponnent à démonter les tables différents documents. La vieille imprimante dont le blanc est devenue gris foncé crache difficilement des documents officiels. Des montagnes de documents jaunis et cornés constituent le fond de ce paysage bondé et crasseux.
Pour envoyer deux colis il aura fallu 1h30, remplir deux documents avec un stylo - l'autre étant dévolu au pot de colle - dont un écrit en français ??!! Ouf, on avait le scotch et le marqueur dans notre sac à dos. 4 personnes seront intervenus. Nous aurons renseigné 5 fois l'adresse du destinataire. Le tout nous aura coûte pour chaque colis environ 2100 roupies soit environ 30 €. Impossible de trouver un mode d'acheminement lent de quelques mois. De plus, en utilisant un moyen plus économique nous aurions dû emmener notre colis chez un tailleur qui l'aurait emballé d'un tissu blanc cousu. Espérons qu'ils arriveront en France !
Du coup nos cartes postales n'ont pas pu partir car entre temps le guichet concerné a bien évidemment fermé. Finalement l'administration française est efficace !

La ville de Bombay est la ville de tous les extrêmes. D'un coté se trouve près de son centre, Dharavi, le deuxième bidonville le plus peuplé d'Asie, qui compterait entre 300 000 habitants - estimation gouvernemental - et 1 000 000 d'habitants.
D'un autre coté se trouve " Nariman Point de Bombay " qui est classé au cinquième rang mondial des quartier d'affaires. Les locaux commerciaux se louent plus cher qu'à Moscou, Paris et Hong Kong, Bombay est très loin devant New York, Singapour ou Shanghai.
La métropole est l'une des plus chères au monde pour la location de bureaux. Les loyers auraient augmenté de 45 % en un an. Enfiévrée par cette spéculation immobilière et le manque d'espace, la mégalopole indienne Bombay met en vente le bidonville de " Dharavi " pour le raser et ériger des tours de bureaux et d'appartements.

Coutumes et savoir vivre en Inde :

Toute activité quotidienne est liée au magique, et le sens du sacré sous-tend tous les gestes de la journée. Le fait de laisser déambuler les vaches dans les villes, d'être végétarien ou d'envisager la vie sous son aspect transitoire relève encore et toujours du sacré.

Le bindi : cette marque sur le front représente « le troisième œil » de Shiva. Autrefois dessiné d'un geste religieux avec le majeur de la main droite, le tilak est aujourd'hui plus décoratif mais toujours censé porter bonheur. De plusieurs couleurs et formes, on distingue surtout le rouge et le noir (tous deux ayant traditionnellement une signification sociale : rouge pour les femmes mariées, noir pour les filles célibataires).

Le svastika : A ne pas confondre avec la croix gammée ! Elle marque la régénération perpétuelle, le tourbillon créationnel. Symbole cosmique pour les hindous et les jaïns, c'est aussi l'emblème de Ganesh (divinité de la Connaissance). Mais chacun y voit ce qu'il veut.